Maladie d'Alzheimer: de nouvelles découvertes


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Maladie d'Alzheimer: de nouvelles découvertes
Maladie d'Alzheimer: de nouvelles découvertes

Une manipulation génétique a permis à des souris de vivre plus longtemps sans attraper la maladie.




Une infirmière tient la main d'une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer, dans une maison de retraite à Lutterbach (Alsace). Crédits photo : AFP

C'est une nouvelle aventure humaine qui commence. Pour prolonger la jeunesse. Contre le vieillissement. Et par ricochet contre la maladie d'Alzheimer. Pour l'instant, il faut être honnête, cette histoire connaît ses premiers rebondissements chez les souris de laboratoire. Avec, pour objectif à long terme, non pas de rendre les rongeurs éternels, mais d'accroître l'espérance de vie de l'homme, sans maladie et en bonne santé.

Jeudi, dans la prestigieuse revue américaine Cell, une équipe composée de chercheurs américains, français et israéliens a annoncé la création de souris capables non seulement de rester jeunes plus longtemps, mais aussi de développer les signes de la maladie d'Alzheimer que très tardivement. C'est en inhibant partiellement un gène, celui des récepteurs à l'IGF1 (Insuline like growth factor), que les scientifiques sont parvenus à ce résultat. D'ores et déjà, des firmes pharmaceutiques travaillent à la mise au point de médicaments capables de bloquer l'action de ce gène et de permettre peut-être à l'homme de vivre plus longtemps sans dégénérescence neurologique.

La découverte du gène des récepteurs à l'IGF1 au milieu des années 1990 a ouvert un immense champ de recherche dans la lutte contre le vieillissement. Ainsi, il a été montré que ce facteur de croissance joue un rôle vis-à-vis de la résistance au stress, du vieillissement et de la durée de vie chez les vers, les insectes, les souris. Avec des extrapolations possibles pour l'homme. L'équipe de Martin Holzenberger, chercheur à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm U 948), a réussi il y a quelques années à créer des souris dont l'espérance de vie était augmentée d'un tiers, juste en inhibant partiellement le gène du récepteur à l'IGF1.

Dans l'article publié jeudi, Martin Holzenberger et ses collègues américains et israéliens se sont intéressés à des souris programmées pour développer la maladie d'Alzheimer et dont le gène des récepteurs de l'IGF1 avait été, là encore, en partie bloqué. Résultat : non seulement ces rongeurs vivent plus longtemps, comme l'on pouvait s'y attendre, mais surtout ils ne montrent des signes de dégénérescence neurologique que bien plus tard. «Ces souris vieillissent moins vite, vivent plus longtemps, et présentent plus tard la maladie d'Alzheimer», résume Martin Holzenberger. «L'objectif d'un tel travail était de savoir si l'on peut retarder l'arrivée de la maladie d'Alzheimer, en agissant sur le processus de vieillissement», explique le Pr Ehud Cohen, de l'hôpital Hadassah, à Jérusalem. Avec un intérêt évident. «Si l'on parvient à retarder de cinq ans le début de la maladie d'Alzheimer, on divisera par deux le nombre de malades», affirme le Pr Françoise Forette de l'hôpital Broca à Paris. «Aujourd'hui, il y a suffisamment de preuves pour dire que les facteurs de croissance Insulin-like sont une piste très sérieuse dans la recherche sur la maladie d'Alzheimer», ajoute Martin Holzenberger.

Développement de cellules inflammatoires

Plusieurs firmes pharmaceutiques travaillent sur des inhibiteurs de l'IGF1, pour combattre le cancer et éventuellement la maladie d'Alzheimer. Il a été également démontré que la simple restriction calorique réduisait la stimulation de l'IGF1 (chez l'homme) et augmentait l'espérance de vie chez le rongeur. Par ailleurs, l'IGF1 serait également impliqué dans les phénomènes inflammatoires et pourrait agir par ce biais sur cette dégénérescence neurologique. «La maladie d'Alzheimer est aussi caractérisée par le développement de cellules inflammatoires dans le cerveau, ajoute le Pr Forette. Si des enquêtes ont montré que les personnes atteintes de rhumatismes chroniques et traitées à long terme avec des anti-inflammatoires ont moins de risque d'Alzheimer que les autres, les essais de prévention n'ont pas donné pour l'instant de résultats positifs.»
Si un médicament permet vraiment un jour d'allonger l'espérance de vie et de retarder l'apparition de la maladie d'Alzheimer, c'est aussi toute la question de la place des personnes âgées dans notre société qui sera posée avec encore plus d'acuité qu'aujourd'hui.

Source: Le Figaro

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