Canicule et Personnes âgées : dangers pour les seniors, précautions et signes de déshydratation


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Avec le réchauffement climatique, les fortes chaleurs estivales ont tendance à devenir les nouvelles normes saisonnières. Il est  impératif de s’y préparer et  d’adopter les bons réflexes pour protéger nos aînés d’une déshydratation.   

Pourquoi les seniors ont-ils davantage de risques de se déshydrater en cas de canicule ?

Pour différentes raisons, les températures élevées comportent davantage de risques pour les personnes âgées. Le danger principal est la déshydratation. Il est important de comprendre que le corps régule sa température en permanence. Lorsqu’elle dépasse les 37°, ce dernier produit davantage de sueur afin de préserver les fonctions naturelles de l’organisme et évacuer la chaleur grâce à l’eau. Cette production de sueur représente donc une protection pour le corps mais elle doit impérativement être compensée par un apport suffisant en eau. Généralement, la sensation de soif est accentuée et pousse à une consommation accrue d’eau. Cependant, les personnes âgées ne ressentent pas forcément la soif et le mécanisme de régulation de la température du corps fonctionne moins bien. Cela en fait donc des personnes plus vulnérables face aux pics de chaleur et à la canicule.  

Les médicaments à éviter en cas de fortes chaleurs et de déshydratation

La prise de certains médicaments peut accentuer les effets de la chaleur et une adaptation de la posologie peut être prescrite par le médecin traitant. Il est conseillé d’éviter les antipyrétiques comme le paracétamol, utilisés pour faire baisser la fièvre mais qui sont inefficaces en cas de coups de chaleur et peuvent même aggraver une atteinte hépatique parfois présente. L’aspirine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), comprenant des molécules telles que l’ibuprofène, peuvent être particulièrement nocifs pour une personne déshydratée. Dans tous les cas, le médecin traitant doit réévaluer les traitements en période de forte chaleur. En aucun cas, il ne faut prendre l’initiative d’arrêter un traitement, tant que l’on n’a pas consulté un médecin. Il pourra alors décider de supprimer momentanément un médicament qui n’est pas indispensable, ou de le remplacer. Mais lui seul peut prendre de telles décisions. 

Quels sont les signes d’alerte d’une déshydratation ?

La déshydratation correspond à un manque d’eau et de sels minéraux dans le corps. Les premiers signes qui doivent alerter les familles et faire penser à une déshydratation, sont la soif, les lèvres sèches, une perte de poids débutante, une fatigue anormale et une diminution des forces. Les personnes âgées ne ressentent pas forcément la soif et ce,  même en cas de déshydratation, ce qui conduit souvent à une aggravation de la situation. Si la déshydratation n’est pas compensée rapidement par un apport suffisant en eau, elle deviendra alors beaucoup plus grave. Une perte de poids supérieure à 5% du poids total de la personne indique déjà un état grave et, au-delà de 10%, les organes vitaux sont mis en danger. Les signes d’une déshydratation grave sont une soif intense, une bouche et une langue sèches, un regard  terne et des yeux enfoncés, l’apparition d'un pli cutané, une peau sèche, froide et pâle, une fièvre, des urines en faible quantité, des maux de tête, des  vertiges, une désorientation, des malaises, des étourdissements, des troubles de la conscience et du comportement. 

Comment prévenir la déshydratation chez les personnes âgées ?  

La prévention reste la manière la plus sûre de protéger nos aînés. Sachant qu’ils ne penseront pas forcément à boire parce que, chez eux, l’inconfort et la sensation de soif ne sont pas bien ressentis, la famille et les aidants doivent être particulièrement vigilants. Il faut multiplier les visites pour s‘assurer que tout va bien ou du moins téléphoner régulièrement. Les personnes atteintes de démence comme les malades d’Alzheimer sont particulièrement exposés. Ils peuvent oublier de boire et ne se rendent pas compte de la situation. De même, les personnes atteintes de maladies psychiatriques et neurologiques ainsi que les parkinsoniens sont à surveiller de près, d’autant qu’ils prennent souvent des médicaments qui accentuent les risques de déshydratation. 

Quels sont les précautions à prendre en cas de vagues de chaleur et de canicule ? 

Puisque les personnes âgées ne ressentent pas la soif au moment où leur corps en a besoin, il faut penser à boire sans attendre d’avoir soif. Rappelons que les médecins recommandent de boire environ 1,5 litres par jour et pas trop froid pour ne pas épancher trop rapidement sa soif. Il est également recommandé d’éviter l’alcool qui favorise la déshydratation. On peut diversifier les apports en liquide avec des thés, des soupes, des sirops très dilués, des compotes de fruits et même des sorbets, des jus de fruits ou des fruits riches en eau comme la pastèque et le melon, des légumes comme les tomates et les concombres. Cette diversité permettra de consommer une quantité suffisante d’eau au fil de la journée. Notons par exemple qu’un yaourt hydrate autant qu’un verre  d’eau. La production accentuée de sueur due à la chaleur engendre une perte en eau et en sels minéraux qui doit absolument être compensée. 

En cas de vague de chaleur, il est conseillé également de se mouiller  la peau avec un linge humide, d’utiliser un brumisateur pour se rafraîchir, de prendre des douches fréquentes sans se sécher, si la mobilité le permet et de rafraîchir la pièce. Si la température extérieure dépasse celle de l’intérieur, il est alors conseillé de fermer les fenêtres et de tirer les rideaux aux endroits où le soleil tape. En EHPAD, les équipes soignantes sont préparées aux épisodes de canicule et sont formées pour y faire face de manière optimale.

Que faire en cas de déshydratation ? 

Si la déshydratation est légère, que la perte de poids est inférieure à 5 % du poids du corps, on peut pratiquer certains gestes simples et efficaces. Il est conseillé d’allonger la personne, de la dévêtir, de la rafraîchir et de compenser ses pertes en eau et en sels minéraux en lui donnant à boire davantage que d'ordinaire, notamment des boissons contenant assez de sucre et de sel, des bouillons de légumes ou autres. Il faut suivre l'évolution de la déshydratation et vérifier que l’état de la personne s’améliore. 

En revanche, si la déshydratation a atteint un stade de gravité supérieur et que l’on constate l’un des signes énumérés ci-dessus, il s’agit alors d’une situation d’urgence. Cela exige une prise en charge médicale immédiate et spécifique. Il faut immédiatement appeler le Samu et répondre le plus précisément possible à leurs questions. La personne sera alors prise en charge à domicile ou conduite à l’hôpital. Les pertes en eau et en sels minéraux seront alors compensées par perfusion, s’il le faut. Il faudra ensuite consulter son médecin traitant pour un suivi. 

  

 

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