Équipe Spécialisée Alzheimer (ESAD) : pour une meilleure prise en charge des malades à domicile


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Équipe Spécialisée Alzheimer (ESAD) : pour une meilleure prise en charge des malades à domicile
Équipe Spécialisée Alzheimer (ESAD) : pour une meilleure prise en charge des malades à domicile

L’annonce du diagnostic de maladie d’Alzheimer bouleverse profondément la vie d’une personne âgée et de son entourage. Malgré la difficulté et les incertitudes, beaucoup de familles souhaitent maintenir leur proche à domicile, dans un environnement rassurant et sécurisant. Ce projet de vie peut se concrétiser en partie grâce aux professionnels qui interviennent dans le cadre d’une ESAD. 

 


Peu connu du grand public, ce dispositif offre pourtant des solutions concrètes pour les malades et leur famille, au cœur même du lieu de vie.

 

Qu’est-ce qu’une ESAD ?

L’ESAD (ou ESA) est un service de soins à domicile conçu pour accompagner les personnes souffrant de troubles cognitifs, en particulier la maladie d’Alzheimer. Généralement adossé à un Service de Soins Infirmiers à Domicile (SSIAD), ce dispositif s’appuie sur des thérapies non médicamenteuses pour aider les malades à mieux vivre au quotidien.

À savoir : on parle indifféremment d’ESA (Équipe Spécialisée Alzheimer) ou d’ESAD (Équipe Spécialisée Alzheimer à Domicile) : il s’agit du même dispositif, dédié à l’accompagnement des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer à leur domicile.

 

À qui s’adresse ce service ?

Les ESAD s'adressent principalement aux personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ou d'un trouble apparenté (comme la démence vasculaire, la maladie à corps de Lewy, la démence fronto-temporale, etc.).

Pour pouvoir bénéficier de l’intervention d’une équipe à domicile, les personnes concernées doivent répondre à plusieurs critères : 

  • - Avoir plus de 60 ans (moins sur dérogation)

  • - Avoir un diagnostic établi de la maladie d'Alzheimer ou d'une affection similaire.

  • - Être à un stade léger à modéré de la maladie car les ESA ne prennent pas en charge les patients présentant un déficit cognitif sévère.

  • - Résider à domicile seuls ou avec leur famille.

  • - Nécessiter des soins de réhabilitation et d'accompagnement pourmieux gérer les troubles liés à la maladie.

 

Une équipe spécialisée et mobile

L’ESAD s’appuie sur une équipe pluridisciplinaire aux compétences variées, généralement composée de : 

  • - Un(e) infirmier(e) coordinateur(trice), chargé(e) d’assurer les bilans initiaux, le suivi des prises en charge, et la coordination avec les autres professionnels de santé (généraliste, infirmiers libéraux, services d’aide à domicile…).

  • - Un(e) ergothérapeute ou psychomotricien(ne), qui évalue les capacités du patient, anime les séances de stimulation et de rééducation, et transmet un compte-rendu au médecin traitant.

  • - Des assistants de soins en gérontologie (ASG), qui assurent, en lien avec le plan établi par l’ergothérapeute ou le psychomotricien, le soutien et l’accompagnement au quotidien.

 

Une mission centrée sur le maintien des capacités

Les ESAD ont plusieurs missions essentielles auprès des personnes âgées en maintien à domicile atteintes de troubles cognitifs. Il s’agit notamment de : 

  • - Proposer des séances de stimulation (cognitive, motrice, fonctionnelle) afin de préserver l’autonomie du malade le plus longtemps possible.

  • - Coordonner les soins et les intervenants à domicile pour assurer un suivi cohérent et personnalisé.

  • - Préserver et améliorer la qualité de vie du patient et de ses proches en mettant à disposition des outils facilitant la communication, même lorsque le langage devient difficile (gestes, regards, routines verbales…).

  • - Retarder autant que possible l’entrée en établissement, en maintenant la personne chez elle dans les meilleures conditions.

  • - Soutenir les aidants familiaux en leur offrant écoute, conseils pratiques et repères face à cette pathologie neurodégénérative.

 

Les services proposés par l’Équipe Alzheimer

Les soins et services proposés par les ESAD sont entièrement personnalisés. 

Des soins adaptés à chaque situation

Selon les besoins évalués, les interventions peuvent inclure :

  • - Des séances avec un ergothérapeute pour adapter le logement et prévenir les risques de chute,

  • - Un accompagnement en psychomotricité pour stimuler la coordination et réduire l’agitation,

  • - Des conseils pratiques pour les gestes du quotidien.

Des activités pour stimuler la personne malade 

Le travail de l’équipe ne se limite pas aux soins. Elle propose aussi des activités thérapeutiques adaptées qui visent à maintenir les capacités restantes et préserver le lien social. 

Parmi les stimulations proposées, on retrouve :

  • - des exercices de mémoire, d’attention ou de langage pour entretenir les fonctions cognitives ;

  • - des activités motrices douces, comme la réalisation des gestes du quotidien ou des mouvements simples pour favoriser la coordination et l’équilibre ;

  • - des jeux sensoriels, musicaux ou manuels pour éveiller les sens et encourager les émotions positives ;

  • - des moments d’échange et de communication, même non verbale, pour maintenir le lien et renforcer la confiance en soi.

 

Activités motrices par le psychomotricien de l'ESAD.                                                                   Activités physiques adaptées avec une psychomotricienne à domicile.

Un suivi évolutif

L’ESA accompagne à domicile la personne malade sur la durée, avec un suivi qui s’ajuste au fil du temps. Un bilan est réalisé au départ, puis le plan d’action est ajusté en fonction de l’évolution de la maladie et des besoins de la famille. Cette souplesse permet de réagir rapidement aux changements, d’éviter les situations de rupture, et d’offrir un accompagnement toujours en phase avec la réalité du quotidien.

 

Comment faire appel à une ESAD ?

Faire appel à une équipe Alzheimer est une démarche relativement simple.

Les trois étapes clés

  1. L’obtention d’une prescription médicale généralement délivrée par un médecin (généraliste, neurologue, gériatre…).

  2. La réalisation d’une évaluation à domicile pour identifier les besoins du malade et de ses proches.

  3. L’élaboration et la mise en place d’un programme d’interventions avec l’accord de la famille.

Qui contacter ?

Les ESAD sont rattachées à des structures de soins à domicile (SSIAD) ou à certains EHPAD proposant également des interventions extérieures. Vous pouvez vous adresser :

  • au CLIC (Centre Local d’Information et de Coordination),

  • au point d’information local situé à proximité de chez vous.

Pour trouver une équipe Alzheimer près de chez vous, vous pouvez consulter l’annuaire des SSIAD proposé par le site pour-les-personnes-agees.gouv.fr : les structures disposant d’une ESA y sont clairement indiquées.

 

ESAD : combien ça coûte ?

En France, l’intervention d’une ESA à domicile est entièrement gratuite pour le patient, car prise en charge à 100 % par l’Assurance Maladie, sur prescription, dans la limite de 12 à 15 séances par an sur environ trois mois.

Si besoin, la prescription peut être renouvelée chaque année, sans frais supplémentaires.

 

Alzheimer et maintien à domicile : pourquoi est-ce si important ?

Il existe de nombreuses structures d’accueil pour les personnes âgées souffrant de la maladie d’Alzheimer. Cependant, bon nombre de familles privilégient le maintien à domicile, tant que cette solution reste possible et sécurisée.

Un environnement rassurant et familier

Tout d’abord, le domicile est un repère essentiel pour la personne malade. Elle y a ses habitudes, ses objets familiers, ses souvenirs. Ce cadre rassurant contribue à limiter la désorientation, à apaiser l’anxiété et à préserver un certain équilibre émotionnel. Dans un environnement connu, la personne peut conserver plus longtemps ses repères et une forme d’autonomie.

 

Des soins personnalisés à domicile

Ensuite, le maintien à domicile permet un accompagnement plus personnalisé, qui respecte le rythme et les besoins de chacun. Grâce à des dispositifs comme les ESAD, des professionnels formés interviennent directement chez le malade pour proposer des séances de stimulation cognitive, motrice et fonctionnelle. Ces thérapies non médicamenteuses visent à ralentir la progression des troubles et à soutenir l’autonomie au quotidien.

 

Le maintien du lien social et des liens affectifs

Le maintien à domicile, c’est aussi une manière de préserver les liens familiaux. Être entouré de ses proches, garder le contact avec son quartier, ses voisins, sa routine, renforce le sentiment d’identité et de dignité. Cela offre également une forme de continuité dans la vie sociale et affective de la personne.

 

Et lorsque le maintien à domicile n’est plus possible ?

Lorsque la situation devient trop complexe, des structures spécialisées peuvent prendre le relais. Selon le stade d’avancement de la maladie, différentes options sont envisageables notamment : 

  • Les UVP (Unités de Vie Protégée) accueillent les malades à un stade léger à modéré, dans un environnement sécurisé mais non médicalisé en continu.

  • Les UHR (Unités d’Hébergement Renforcé) sont destinées aux patients au stade avancé de la maladie, présentant des troubles du comportement sévères nécessitant un accompagnement renforcé.

  • Les UCC (Unités Cognitivo-Comportementales) prennent en charge temporairement les personnes en crise, afin de stabiliser leur état avant un retour à domicile ou en structure adaptée.

D’autres solutions d’accueil Alzheimer existent également, comme les accueils de jour, les hébergements temporaires, les EHPAD, mais aussi des structures plus récentes et innovantes comme les villas Alzheimer ou les colocations Alzheimer, qui offrent un cadre familial et sécurisé adapté à la progression de la maladie.



Depuis leur création en 2009, les ESAD se sont progressivement développées sur l’ensemble du territoire français. Leur fonctionnement s’est professionnalisé, avec des équipes pluridisciplinaires mieux formées aux spécificités de la maladie d’Alzheimer. Leur rôle dans le maintien à domicile est de plus en plus reconnu, notamment pour prévenir l’épuisement des aidants et retarder l’entrée en établissement. Aujourd’hui, leur action s’inscrit pleinement dans les politiques de santé publique en faveur du vieillissement à domicile, et leur collaboration avec les services d’aide et de soins à domicile (SAD) tend à se renforcer.



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