Journée Mondiale Alzheimer 2025 : découvrez notre enquête inédite

Défis organisationnels : des priorités clairement identifiées

L'enquête met en lumière les problématiques les plus prégnantes pour les professionnels de terrain :

- 73 % considèrent que la principale difficulté réside dans la gestion des troubles du comportement, l’aspect souvent le plus déstabilisant de la maladie.

- Viennent ensuite le manque de personnel (41,9 %) et les difficultés à adapter les animations aux capacités des résidents (39,2 %).

- La charge émotionnelle ressentie par les soignants (37,8 %) et la coordination avec les familles (31,1 %) figurent également parmi les défis majeurs.

Fait notable, les structures d’accueil semblent avoir mis en place des dispositifs efficaces en matière de sécurité et de prévention des fugues, puisque seulement 16 % des professionnels les considèrent comme un défi.

L’équilibre entre les moyens et les besoins

À la question « Avez-vous le sentiment d'avoir les moyens suffisants pour répondre aux besoins des résidents ? », plus de la moitié des professionnels (58,1 %) ont répondu par l’affirmative. Cette confiance en leurs capacités est un signe fort de l'engagement du secteur. Les 41,9 % restants rappellent toutefois que le secteur doit encore progresser pour renforcer ses ressources, tout en soulignant la volonté des équipes d’améliorer sans cesse la qualité des soins.




Consultez notre infographie pour découvrir tous les chiffres clés de notre enquête.

- L'accompagnement individualisé est une priorité pour la majorité des répondants (70,3 %), mais plus d'un quart des répondants (27 %) souligne qu’ils ne parviennent pas toujours à le garantir, faute de temps ou de moyens.

- Les approches non médicamenteuses sont largement utilisées, de façon ponctuelle (53,4 %) ou systématique (39,7 %) et près de 70 % des répondants intègrent un PAP pour personnaliser l’accompagnement. Ces outils permettent d’adapter les soins et d’encourager le bien-être au quotidien.

Situations à risque : la sécurité immédiate reste une priorité pour les professionnels.

Face à une situation à risque (fugue, agitation…), la sécurité est la première obligation des établissements. Cependant, pour 44,6 % des répondants, cette obligation s’accompagne d’autres priorités : préserver les habitudes de vie du résident et ne pas perturber le fonctionnement de l’établissement. Ce chiffre illustre le souhait des professionnels de trouver un équilibre éthique même dans les moments de crise.

Relation avec les familles : un dialogue majoritairement constructif

La relation entre les équipes des établissements d’accueil et les familles des résidents atteints d’Alzheimer est un enjeu majeur. Sur le terrain, les expériences sont assez hétérogènes. Cependant, malgré un contexte de forte charge émotionnelle, la capacité de dialogue et de coopération reste de mise pour la plupart des établissements : seuls 6.8% d’entre eux déplorent une relation conflictuelle ou tendue tandis que 29.7% la considèrent « fluide et coopérative » et 50% la définissent comme « parfois difficile mais globalement constructive ». 

Les thérapies non médicamenteuses au coeur de la prise en charge

L'enquête révèle que la majorité des établissements s'appuie sur des approches non médicamenteuses, utilisées de façon ponctuelle (53,4 %) ou systématique (39,7 %).

Ces pratiques sont complétées par le Plan d’Accompagnement Personnalisé (PAP). Près de 70 % des répondants affirment utiliser cet outil, qui permet de formaliser un projet de vie et de soins individualisés pour chaque résident.

Petits succès et grandes fiertés : le cœur du métier

Les professionnels ont également été interrogés sur leurs sources de satisfaction. Trois grands axes se dégagent :

- La joie de constater une amélioration tangible du bien-être physique ou psychologique des résidents.

- La fierté de stimuler les capacités des personnes fragilisées, voire de leur permettre de récupérer des aptitudes que l’on croyait perdues.

- La satisfaction de parvenir à assurer un accompagnement à la fois individualisé et collectif.

Ces sentiments sont confirmés par des témoignages touchants :

« Je suis contente de contribuer à la stabilisation des capacités physiques et cognitives des résidents atteints d’Alzheimer et de les voir plus épanouis. » 

« J’éprouve une grande fierté lorsque je peux fournir des réponses utiles, faciliter l'apprentissage ou simplement rendre la journée de quelqu'un un peu plus facile. »

« Le fait de pouvoir proposer un accompagnement construit autour du choix du résident et de voir la famille satisfaite est vraiment gratifiant. »

Trois axes prioritaires pour progresser

Questionnés sur les évolutions souhaitées, les professionnels pointent trois besoins majeurs :

1. Le renforcement des effectifs et de la présence du personnel, de jour comme de nuit, pour garantir une attention constante.
2. L'accès élargi à la formation continue, pour maîtriser les meilleures pratiques et les nouveaux outils d’accompagnement.
3. L’aménagement d’environnements de vie adaptés (Snoezelen, lieux de déambulation, approches Montessori) pour favoriser l’apaisement.

Ces besoins prioritaires dessinent les pistes d’amélioration essentielles pour un accompagnement plus humain, plus sécurisé et plus individualisé. À l’approche de la Journée mondiale Alzheimer, cette enquête rappelle combien l’engagement et l’expertise des professionnels restent au cœur de la qualité de vie des résidents fragilisés.

Méthodologie : Le questionnaire a été adressé entre le 24 juillet et le 2 septembre 2025 à 658 établissements de type EHPAD avec Unité Protégée et colocations seniors accueillant des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
74 structures ont participé de façon anonyme à ce sondage de 10 questions. Les réponses ont été fournies par un panel varié de professionnels : directeurs d’EHPAD, médecins coordonnateurs, psychologues, aides-soignants, ergothérapeutes, assistantes de soins en gérontologie, infirmiers et animateurs.

Par l'équipe rédactionnelle de Retraite Plus

Publié le 18/09/25