Maisons de retraite: problème de budget


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Maisons de retraite: problème de budget
Maisons de retraite: problème de budget
Ils sont de plus en plus demandés, mais leurs moyens ne suivent pas. Aujourd'hui, les équipes saturent. Et tirent le signal d'alarme.

Enquête en maisons de retraite.



« Pour la première année, mon budget sera déficitaire », annonce Marie-Hélène Soulard. Elle a beau retourner le problème dans tous les sens, la directrice des Jardins des Magnolias, à Maulévrier, est rattrapée par la réalité. Des besoins qui augmentent, des moyens qui ne suivent pas. Et des marges de manœuvre qui rétrécissent.


« On tourne en rond », résume Marie-Jo Girard, qui dirige la maison de retraite de La Tessoualle. Les raisons ? Elles sont multiples. Il y a, d'abord, l'inflation. Tout coûte plus cher. Pour les repas, les structures doivent digérer une hausse de 6 %. Le gaz, lui, a progressé de 15 %, augmentant la facture énergétique de 5 000 €. « Il n'est pas question de toucher au niveau de nos prestations », coupe Marie-Hélène Soulard.


Ne pas revenir en arrière


Parce que, depuis cinq ans, les maisons de retraite ont lourdement investi pour améliorer la qualité de vie. En agrandissant les chambres, en les dotant de douches... Des travaux de plusieurs millions d'euros qui ont adapté les lieux à la nouvelle réalité de la dépendance. Pas question, aujourd'hui, de revenir en arrière. Ni de faire porter davantage l'effort sur le résident. Parce que les tarifs sont très encadrés. Et que ces derniers ont déjà été beaucoup sollicités. « Ce sont les principaux débiteurs ».


« Ça n'a rien changé »


A Maulévrier, les tarifs (sur le reste à payer) ont ainsi bondi de 32 % depuis 2003. On arrive au plafond. Avec des retraites qui, seules, ne permettent pas de faire face. « On n'a pas solvabilisé les personnes afin qu'elles paient le coût que la société refuse de prendre en charge », déplore Marie-Hélène Soulard.


Car le gouvernement a beau multiplier les annonces, sur le terrain, « ça n'a pas changé grand-chose ». Pire, les nouvelles normes, en matière de sécurité notamment, ont alourdi les budgets. C'est l'exemple de l'ascenseur, dont on paie l'entretien, mais aussi l'organisme chargé de contrôler le travail ! « Aujourd'hui, j'ai 30 contrats de maintenance avec 23 sociétés différentes, détaille Jean Davy, de la résidence Tharreau. Ce poste-là a été multiplié par cinq en quinze ans ».


« On court tout le temps »


Des fonds, l'État et le Département en ont pourtant débloqués. Seulement, « les efforts ont permis de compenser le retard. Pas de faire face à l'évolution ». Et aux nouveaux enjeux. En cinq ans, les Jardins des Magnolias ont vu le niveau de dépendance des résidents progresser de 25 %. Dans le même temps, les personnels ont augmenté de seulement 12 %. « On s'adapte, mais à quel prix », déplore Ghislaine Duret, la directrice de Trémentines.


Dans les maisons de retraite, on repense en permanence les organisations. On calcule, on compte. On grignote. Pour éviter de bousculer les résidents, lors d'une toilette ou d'un habillage. « On court tout le temps ». Ça use. Et les arrêts de travail se multiplient. « On travaille sans filet, résume Marie-Jo Girard. Le moindre accro devient une montagne. »


Les besoins en personnel, c'est le nœud du problème. Ils représentent 70 % des budgets. Et les nouvelles pathologies ne permettent pas de réaliser des économies. « Un poste supplémentaire, c'est 4 minutes par résident », a calculé Marie-Hélène Soulard. On en est là : « A dépenser une énergie folle pour gagner des bouts de ficelle ». Avec l'espoir de sauver un poste, de gagner du temps.


« On gratte les fonds de tiroir. Et on se serre la ceinture », assure Marie-Jo Girard. « On colmate. C'est comme un puzzle », ajoute Ghislaine Duret.


Ce n'est pas nouveau. Sauf, qu'aujourd'hui, les maisons de retraite ont le sentiment d'être « pris dans un étau ». Entre les exigences des familles et l'État économe. Entre ce qu'elles aimeraient faire et ce dont elles disposent. Jean Davy n'hésite pas à le dire : « La plus grande maltraitance est institutionnelle. Le vrai scandale, c'est le manque de moyens donnés aux personnes âgées ».



Source: ouest-fracnce

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