Si votre proche est atteint de la maladie d’Alzheimer , la vigilance est essentielle, mais le maintien à domicile reste envisageable grâce à un accompagnement personnalisé , alliant prise en charge médicale et aides à la vie quotidienne .
Jour après jour, la maladie d’Alzheimer progresse. Chaque année, 225 000 nouveaux cas sont diagnostiqués en France. Actuellement, près de 900 000 personnes vivent avec cette maladie dans l’hexagone, et plus de 44 millions dans le monde. Redoutée par neuf français sur dix, Alzheimer est l’un des grands défis de santé publique de notre siècle.
La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui entraîne la destruction progressive des cellules du cerveau. Les premiers symptômes incluent :
des oublis fréquents,
des troubles du langage,
des difficultés à effectuer des tâches simples.
Au fil du temps, d’autres symptômes peuvent apparaître (désorientation, troubles du comportement et de l’humeur, agitation, errance…) et entraîner, à terme, une perte d’autonomie importante. Qu’ils résident en EHPAD ou à domicile, les malades nécessitent alors une prise en charge adaptée ainsi que des soins réguliers pour maintenir autant que possible, leur qualité de vie ainsi que celle de leurs aidants.
Cette maladie neurodégénérative n’efface pas seulement les souvenirs : elle bouleverse la vie de toute une famille. Elle impacte aussi bien les malades que leurs aidants, souvent des conjoints ou des enfants qui deviennent le pilier de l’accompagnement.
Ces aidants assistent leur proche dans tous les actes de la vie courante. La désorientation, les troubles du comportement et la perte progressive d’autonomie imposent une vigilance constante. Peu à peu, le rôle s’inverse : l’enfant devient le parent, le conjoint devient le soignant. L’accompagnement d’un malade Alzheimer demande énergie, organisation, et un grand dévouement.
La perte d’autonomie est très variable selon les personnes atteintes. Elle peut s’étendre sur une dizaine d’années. La maladie d’Alzheimer évolue rapidement lorsqu’elle débute tôt. Pourtant, même avec une perte de repères, des troubles de la mémoire ou du langage, il est possible de continuer à vivre à domicile, avec le soutien adapté.
La prise en charge à domicile d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer reste possible mais demande une certaine organisation. Une fois le diagnostic posé, un plan d’aide et de soins est établi pour répondre aux besoins du malade et de ses aidants.
Il comprend :
Une aide à domicile pour les gestes du quotidien : repas, toilette, habillage…
Un accompagnement psychologique, essentiel pour mieux vivre avec la maladie et gérer les émotions qui en découlent.
Le maintien d’une vie sociale, via des associations d’aides aux malades et des rencontres dédiées.
Des ateliers mémoire, proposés dans les EHPAD, hôpitaux ou maisons de retraite.
Une prise en charge médicale incluant des traitements médicamenteux et non médicamenteux
Des mesures juridiques pour protéger les personnes atteintes : tutelle, curatelle, sauvegarde de justice.
La prise en charge à domicile d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer repose sur une coordination étroite entre plusieurs professionnels de santé. Cette approche permet de maintenir la qualité de vie du malade et de soutenir les aidants au quotidien.
Le médecin traitant joue un rôle central : il coordonne les soins, ajuste les traitements et oriente vers les spécialistes.
L’infirmier intervient régulièrement pour assurer les soins médicaux, surveiller l’état de santé et prévenir les complications.
L’ergothérapeute aide à adapter le domicile afin de favoriser l’autonomie de la personne.
Le kinésithérapeute travaille sur la motricité et la prévention des chutes.
L’orthophoniste prend en charge les troubles du langage et de la déglutition, fréquents chez les personnes atteintes d’Alzheimer.
Enfin, le psychologue ou le neuropsychologue accompagne le malade et ses proches dans la gestion des troubles cognitifs et émotionnels liés à la maladie.
Ces professionnels, en lien avec les aides à domicile et les services d’accompagnement, permettent de vivre avec la maladie dans les meilleures conditions possibles, tout en respectant les besoins spécifiques de chacun.
Le maintien à domicile d’une personne atteinte d’Alzheimer nécessite bien souvent d’effectuer quelques ajustements voire, quelques travaux d’aménagement afin de sécuriser le logement du malade et préserver sa qualité de vie.
Les troubles cognitifs liés à cette maladie rendent en effet certains gestes de la vie courante plus difficiles, voire dangereux.
La maladie d’Alzheimer entraîne une désorientation spatio-temporelle ainsi que des troubles moteurs. Pour éviter les accidents, et notamment les risques de chute, certains aménagements doivent être mis en place. Il est ainsi conseillé de :
Supprimer les tapis et objets encombrants,
Fixer les meubles instables,
Bien éclairer chaque pièce,
Installer des barres d’appui dans les zones sensibles (salle de bain, toilettes),
Privilégier des revêtements antidérapants.
Des repères visuels simples (étiquettes, photos, couleurs contrastées) peuvent aussi aider la personne malade à se repérer plus facilement dans son environnement.
Les solutions domotiques sont de précieuses alliées pour la prise en charge à domicile. Elles permettent de :
Surveiller les déplacements grâce à des détecteurs de mouvement,
Être alerté en cas de chute,
Gérer automatiquement l’éclairage ou les plaques de cuisson,
Suivre la localisation en cas de fugue grâce à un bracelet ou un collier GPS par exemple. Il est également possible d’installer un dispositif de géolocalisation sur smartphone.
Depuis le 1er janvier 2024, le dispositif MaPrimeAdapt’ permet de prendre en charge une partie des travaux visant à adapter un logement au vieillissement ou à la perte d’autonomie. Pour en bénéficier, certaines conditions doivent être remplies :
âge minimum,
niveau de ressources,
situation de handicap ou niveau de dépendance,
et travaux éligibles (par exemple : installation de barres de soutien, remplacement d’une baignoire par une douche de plain-pied...).
Cette aide peut couvrir entre 50 % et 70 % du coût total des travaux, dans la limite de 22 000 € hors taxes.
D’autres sources de financement peuvent également être mobilisées :
Les collectivités locales : certaines communes ou départements proposent des aides spécifiques. Pour en savoir plus, vous pouvez vous rapprocher du service public France Rénov’.
L’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) ou la Prestation de compensation du handicap (PCH), selon le profil de la personne.
Le crédit d’impôt pour les travaux d’accessibilité, qui peut être une alternative intéressante pour les personnes ne remplissant pas les critères de MaPrimeAdapt’.
Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer peuvent vivre avec leur conjoint ou être hébergées chez un membre de leur famille. Dans les deux cas, ces proches vont naturellement endosser le rôle d’aidant, c’est-à-dire accompagner et soutenir le malade au quotidien. Vivre avec un malade Alzheimer demande de l’adaptation et beaucoup de bienveillance et de patience.
Voici quelques conseils pour que la cohabitation se passe dans les meilleurs conditions :
Maintenir l’autonomie : ne pas tout faire à la place du malade, mais le guider afin de préserver au maximum son autonomie. Laissez-le choisir entre deux vêtements, par exemple.
Éviter les contrariétés : cela accentue l’anxiété et les troubles du comportement.
Sécuriser le domicile : en faisant appel à un ergothérapeute par exemple.
Conserver des repères stables : horaires, objets familiers, habitudes.
Préparer les visites à l’avance : expliquer qui vient, dans quel contexte.
Parler lentement, avec des phrases simples. Laissez-le s’exprimer même si les propos sont confus.
Adapter l’alimentation : petites quantités, plats mixés, riches en nutriments.
Ne pas négliger l’affectif : les émotions perdurent, même quand le langage disparaît.
Le maintien à domicile est tout à fait envisageable tant que la prise en charge est bien organisée. Il est important de savoir demander de l’aide : soutien associatif, remplaçants, consultations avec des psychologues.
Dans deux cas sur trois, l’aidant est l’épouse. Il peut aussi s’agir du mari ou des enfants. Ce rôle demande de surveiller, d’assister, de nourrir, de rassurer et surtout d’accompagner avec patience et bienveillance.
En moyenne, les aidants familiaux consacrent plus de six heures par jour à leur proche malade. Lorsque la dépendance devient totale, l’aide devient permanente. Des formations gratuites comme « Aidant - Alzheimer » proposées par France Alzheimer permettent d'acquérir des repères concrets pour mieux gérer la maladie.
Il existe aussi des haltes-relais Alzheimer, offrant un répit aux aidants, un soutien psychologique, et des conseils pratiques. Le numéro vert 0 811 112 112 permet d’entrer en contact avec des associations locales.
Lorsqu’elles résident à domicile, les personnes atteintes d’Alzheimer peuvent fuguer. En cas de disparition :
Appelez le 17 ou le 112 immédiatement.
Donnez une photo récente et une description précise.
Cherchez dans un périmètre proche : 500 à 2 000 mètres.
Restez calme lors des retrouvailles. Rassurez le malade.
Lorsque la maladie évolue vers une perte d’autonomie sévère, la prise en charge à domicile devient trop lourde.
La solution peut alors être l’entrée en EHPAD, pour bénéficier de soins médicaux constants et d’un accompagnement spécialisé.
Les conseillers de Retraite Plus accompagnent gratuitement les familles dans cette étape difficile, en identifiant des établissements adaptés, capables d’accueillir des malades Alzheimer avec une attention médicale et humaine renforcée.
Insérer Guide Alzheimer : https://www.retraiteplus.fr/guide-alzheimer-vivre-avec-maladie-alzheimer
Différentes aides financières peuvent être demandées dans le cadre du maintien à domicile d’une personne âgée atteinte d’Alzheimer, notamment :
Les aides des mutuelles et des caisses de retraite,
Pour permettre aux aidants familiaux de souffler un peu, différents dispositifs peuvent être mis en place, notamment :
L’accueil en UCC (Unité spécialisée dans les troubles cognitifs et du comportement)
Les séjours vacances® proposés par France Alzheimer pour les malades et leurs aidants
L’accueil au sein d’un foyer familial agréé
Par l'équipe rédactionnelle de Retraite Plus
MAJ le 19/05/2025
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