Pourquoi les femmes qui travaillent sont désormais les égales des hommes face à Alzheimer ?

Voilà une bonne nouvelle pour la gent féminine !

La prévalence de la maladie d'Alzheimer, et plus généralement de la démence, est statistiquement plus importante chez les femmes que chez les hommes, avec trois fois plus de femmes affectées par la maladie que d’hommes.

72% des patients Alzheimer seraient des femmes. La raison essentielle est que les femmes vivant plus longtemps, se retrouvent beaucoup plus nombreuses que les hommes à un âge très avancé, environ 90 ans, période à laquelle Alzheimer concerne près d’une personne sur 2.

Mais la longévité n’explique pas tout. Considérées comme une « population à risque » les femmes font également les frais de troubles hormonaux liés à la ménopause, or les œstrogènes jouent un rôle dans le vieillissement cérébral.

Néanmoins, selon une étude récente, le sur-risque de développer la maladie d’Alzheimer avec l’âge, disparaitrait chez les femmes des années post-80 qui travaillent !

Une fois de plus le travail, et par là même l'activité cérébrale et les relations sociales jouent un rôle protecteur dans la survenue d'Alzheimer...

Cette excellente nouvelle nous vient du professeur Hélène Amieva, Membre du Conseil Scientifique de l'Observatoire B2V des Mémoires, neuropsychologue et épidémiologiste à l'Université de Bordeaux 2.

En effet, les récentes cohortes d'études menées sur la gent féminine, fortement présente sur le marché du travail entre 25 et 59 ans, prouvent que les femmes sont désormais à égalité des hommes vis à vis de la maladie d'Alzheimer, et ne représentent plus une population "à risque":

 Les données issues de cohortes plus récentes ne montrent plus ce phénomène, lorsque l'on évalue le risque chez un homme et chez une femme, on s'aperçoit qu'il est désormais équivalent 

Ainsi, selon le professeur Hélène Amieva, chercheur à l’INSERM, les explications en sont les suivantes:

 Faire fonctionner sa mémoire, ses mécanismes de planification, de flexibilité cognitive par l'intermédiaire des interactions sociales vont créer une source de plaisir et de bien-être favorable à la protection de notre cerveau. Les personnes entourées socialement sont des personnes qui, d'après les résultats de plusieurs études, auront moins de risques de développer la maladie d'Alzheimer comparées aux personnes qui sont isolées. En d'autres termes, la meilleure stimulation cognitive, c'est la stimulation sociale ! 

Déjà largement démontrés dans différentes études, les rôles protecteurs du travail et d'une vie sociale intense viennent à présent rétablir, dans ce domaine tout au moins, une inégalité criante, et particulièrement injuste, qui frappait les femmes.

Reste à présent à trouver le moyen d'enrayer cette maladie neurodégénérative qui frappe actuellement 850 000 personnes en France, tout sexe confondu...

De nombreuses pistes prometteuses sont en cours. Aujourd'hui, on sait effectivement mieux cerner la maladie d’Alzheimer, des chercheurs ont récemment mis le doigt sur son point précis de départ dans le cerveau, IRM à l’appui. De nouvelles technologies permettront prochainement de poser un diagnostic en un simple « coup d’œil ». Enfin, les structures capables d’accueillir dans de bonnes conditions les malades d’Alzheimer ne cessent de se développer en France.

Autant de raisons d’espérer un jour enrayer cette maladie…