Lundi de Pentecôte : jour férié ou journée de solidarité pour les personnes âgées ?
Lundi de Pentecôte et solidarité avec les personnes âgées:
En effet, instaurée en 2004, par le gouvernement Raffarin après la canicule de 2003, la journée du lundi de Pentecôte est devenue une journée de solidarité destinée à financer la prise en charge des personnes âgées ou handicapées. Cette décision faisait suite à une prise de conscience collective quant à la précarité des conditions de vie des personnes âgées après la vague de décès sans précédent de 15 000 personnes âgées fragilisées lors de l'été 2003.
Concrètement, il s’agit d’une journée où les salariés ne perçoivent pas de salaire, celui ci étant reversé à l’état afin de financer divers projets liés à la dépendance des personnes âgées.
En 2011, Les employeurs ayant reversé 0,3% de leur masse salariale à l'Etat, cette seule journée de solidarité a permis de récolter 2,3 milliards d'euros.
La journée de solidarité et le gouvernement Fillon
Cette journée de solidarité a subi quelques changements depuis 2008 et le gouvernement Fillon.
Elle a été maintenue mais ne tombe plus obligatoirement le lundi de Pentecôte. Ce lundi est en effet, redevenu un jour férié et les 7 heures dues au nom de la solidarité avec les personnes âgées ou handicapées peuvent être réparties de plusieurs façons différentes : elles peuvent être données sous la forme d’une journée de RTT, d’un jour férié ou bien même être réparties sur plusieurs jours. Le tout étant que les employeurs reversent la somme correspondante à l’état qui se chargera de l’utiliser à bon escient : financer des rénovations dans les maisons de retraite ou les établissements spécialisés dans la prise en charge des personnes âgées , soutenir financièrement la Maison pour l'autonomie et l'intégration des malades Alzheimer (dispositif Maia) ou bien acheter du matériel pour les hôpitaux.
Une question se pose : cette contribution financière est-elle utilisée à bon escient ?
Si les fonds récoltés chaque année, par le biais de cette journée de solidarité, vont effectivement remplir les caisses de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie, la question de leur utilisation reste entière. En 2009,Pascal Champvert, le président de l'Adehpa (Association des directeurs d'établissements d'hébergement pour les personnes âgées) accusait l'État de détourner ces fonds pour l’utiliser à d’autres fins comme celle de combler le deficit de la Sécurité sociale comme l’avance l’Inspection générale des affaires sociales qui déclare également que : « 2,3 milliards d'euros, dont 500 millions en 2011, n'ont pas été dépensés comme prévu ». Quant à la CFTC, elle pense que « toute la logique de cette journée est à revoir »…
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