Maisons de retraite: réflexions au coeur de la gériatrie


Accueil > Blog > Conseils pour maisons de retraite

Catégorie Conseils pour maisons de retraite
Maisons de retraite: réflexions au coeur de la gériatrie
Maisons de retraite: réflexions au coeur de la gériatrie
Population vieillissante, espérance de vie plus longue. Quelles solutions pour les personnes âgées : maison de retraite ou maintien à domicile ? Rencontre avec le docteur Pierre de Bertrand Pibrac, médecin gériatre.




Le docteur Pierre de Bertrand Pibrac est médecin gériatre à la maison de retraite les Résidences de Bellevue, à Bourges, depuis 1983. La spécialité gériatrie a été officiellement créée en 2007. Le praticien est particulièrement impliqué dans l'évolution de la prise en charge des personnes âgées et dans les voies à développer pour mieux appréhender la vieillesse et l'autonomie au maximum.

En préambule, le Dr de Bertrand Pibrac fait le distinguo entre gériatrie et gérontologie : « La gérontologie, c'est le socios, le côté social, éloignement, dépendance etc. La gériatrie, c'est le pathos, l'ensemble des maladies liées à la vieillesse. » D'où souvent, la confusion entre les hôpitaux d'un côté et les établissements de vie de l'autre.

Combien y a-t-il de maisons de retraite dans le département ?

On en compte soixante, ce qui représente cinq mille lits. Trente-huit sont classées en EHPAD, (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes). Il faut savoir que la dépendance est classée en six groupes : de la personne autonome à celle confinée dans son lit.

Aujourd'hui, on trouve davantage de gens en fin de vie, des personnes âgées de quatre-vingt-dix ans et plus.

D'ici peu, tous les établissements de retraite devront devenir EHPAD. Cela implique une évolution considérable car certaines maisons de retraite sont classées EHPAD mais sont éloignées de tout en province. D'où un problème des critères de classification, souvent établis à Paris et non pour nos départements.

Pour vous, quel est l'avenir ?

Le maintien si possible à domicile avec des aides dans le temps et dans l'espace. Il existe des systèmes dans d'autres pays comme le Canada par exemple. On a la possibilité d'accueil temporaire en foyer, l'hôpital de jour remboursé par la Sécurité sociale pour trois mois de prise en charge, de l'accueil de jour à charge de la personne, l'accueil de nuit est envisageable. Mais l'avenir, c'est la téléalarme à domicile ou dans les institutions, des détecteurs de présence et ça, j'y crois. Il y a en Finlande des technologies très avancées. À Bellevue, a été inauguré en janvier un appartement prototype qui a reçu le prix de l'innovation technologique. Un projet auquel sont associés le conseil général, l'Ensi (l'École nationale supérieure d'ingénieurs), l'université d'Orléans et différentes sociétés.

Une telle installation doit coûter très cher pour des personnes âgées ?

Cela devrait intéresser les assurances, la Sécurité sociale car c'est une prévention des risques, ça peut éviter des hospitalisations coûteuses. Il y a aussi des solutions envisageables comme des dispensaires médicaux mobiles. Car avant tout, il faut que les personnes âgées soient suivies au niveau ORL, dents, ophtalmo? Ce qui évite une dégénérescence. On peut faire des unités de prévention allant au domicile comme c'est le cas en Limousin.

Les maisons de retraite ne peuvent donc pas continuer comme actuellement ?

L'aide sociale est au point de rupture, les départements ont de plus en plus de personnes âgées. On estime la moyenne des retraites à 840 euros, une maison de retraite coûte mille sept cents euros ! Les réglementations européennes sont très lourdes pour les institutions. Paradoxalement ce n'est pas la dépendance qui fait augmenter les coûts. Les familles sont souvent acculées, c'est un problème national. On mange sa maison pour la fin de sa vie. D'autre part, aujourd'hui, les enfants ont cinquante ans, eux-mêmes des enfants encore à élever, le parent âgé est une lourde charge. Cependant, il reste le lien de la famille.

Il y a une approche différente des personnes âgées ?

Oui, par exemple à Bellevue, depuis qu'il y a un chien accompagnant les soignants, c'est étonnant comme les personnes réagissent. On a aussi introduit le wifi pour correspondre avec les petits enfants, il y a la musicothérapie, d'autres approches intéressantes. Pour être efficace, on a aussi créé dans le Cher une coordination gériatrique.

Source: Le Berry

Partagez cet article :

Note de l'article :

4,9 avec 795 avis

Merci d'avoir noté cet article!

Laisser un commentaire ou poser une question :

Votre commentaire a bien été pris en compte.

Modération a priori
Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé. Nous ne publions pas de commentaires diffamants, publicitaires ou agressant un autre intervenant.



Commentaires :



Fermer

Trouvez un hébergement adapté pour personne âgée