La maladie d’Alzheimer est une pathologie neurodégénérative qui touche plus d’un million de personnes en France. C’est la forme de démence la plus répandue à travers le monde. Incurable, cette maladie affecte progressivement la mémoire, les fonctions cognitives, et l’autonomie du malade. Elle se caractérise principalement par quatre symptômes que sont l’amnésie, l’apraxie, l’agnosie et l’aphasie. Raison pour laquelle les professionnels parlent des 4 A de la maladie d’Alzheimer.
Les premiers signes de la maladie d'Alzheimer sont souvent subtils. Ils concernent la mémoire, la concentration, l’orientation ou encore la gestion des activités quotidiennes. À ce stade, ces troubles peuvent être mis sur le compte de la fatigue ou de la vieillesse. Le malade ne perd pas du jour au lendemain toutes ses capacités cognitives car la maladie évolue de manière progressive. Ces troubles précoces sont toutefois les premiers indices d’un processus neurodégénératif en cours. C’est pourquoi, en cas de doute, il est important de consulter pour poser ou à l’inverse, écarter ce diagnostic. Une prise en charge adaptée peut en effet retarder l'évolution de la démence et améliorer la qualité de vie du patient.
L’amnésie est sans doute le symptôme le plus connu de la maladie d’Alzheimer. Anecdotiques au début, les pertes de mémoire vont s’intensifier au fil du temps jusqu’à jusqu’à impacter profondément le quotidien de la personne atteinte.
L’amnésie touche en premier lieu la mémoire à court terme. Cela peut se manifester par différents troubles :
Oublis fréquents d’événements récents (ex. : un appel, un rendez-vous)
Répétition de questions déjà posées ou d’informations déjà données
Difficulté à retenir de nouvelles informations (ex. : un nom, une consigne)
Distraction inhabituelle ou sensation de “trou de mémoire”
Besoin de plus de temps pour se souvenir d’un mot ou d’un détail
Pertes d’objets personnels (clés, lunettes, téléphone)
Il s’agit d’une atteinte de la mémoire immédiate, typique des premiers symptômes. Au fil des mois, ces oublis deviennent plus fréquents et plus perturbants avec notamment l’altération de la mémoire autobiographique (âge, adresse…) et l’incapacité de se souvenir d’événements marquants ou anciens.
L’amnésie affecte profondément la vie du patient, mais aussi celle de son entourage. Plus la maladie avance, plus il devient plus difficile pour la personne atteinte de se repérer dans le temps, de reconnaître ses proches ou de suivre une conversation. Ces troubles de la mémoire constituent un véritable handicap car ils privent le malade de sa capacité de discernement. La confusion générée par ces oublis le plonge dans un état d’anxiété, de tristesse ou de colère. Peu à peu, il se ferme au monde extérieur et rompt toute forme de communication.
Cette situation est très difficile à supporter par les familles qui voient l’état de leur parent se dégrader au fil du temps.
Pour freiner l’aggravation de la détérioration de la mémoire d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer, voici quelques recommandations essentielles :
Consultez rapidement pour poser un diagnostic précoce.
Stimulez la mémoire et raviver les souvenirs à travers des jeux, des photos ou de la musique.
Créez un cadre rassurant grâce à des repères visuels et une ambiance apaisante.
Faites-vous accompagner par des professionnels et associations spécialisées dans les maladies neurodégénératives.
Moins connue que les pertes de mémoire, l’apraxie est tout aussi handicapante. Il s’agit d’un trouble moteur qui rend difficile l’exécution de gestes pourtant simples et appris de longue date : se brosser les dents, s’habiller ou utiliser un téléphone, par exemple. Ce trouble n’est pas lié à une faiblesse physique, mais à une atteinte des fonctions cérébrales responsables de la coordination. Il touche de nombreux patients Alzheimer, à des degrés divers selon l’évolution de la maladie.
Chez une personne atteinte d’apraxie, le cerveau ne parvient plus à transmettre correctement les consignes motrices aux muscles. Résultat : les gestes quotidiens deviennent confus, maladroits, voire impossibles, même si la force et la mobilité sont conservées.
Voici quelques symptômes fréquents :
Difficulté à enfiler un vêtement malgré une parfaite compréhension de la consigne.
Utilisation inadaptée d’objets (se coiffer avec une brosse à dents, par exemple).
Mouvements hésitants ou désordonnés lors des soins ou de la toilette.
Incapacité à imiter un geste simple malgré les explications.
Ces troubles apparaissent généralement à un stade modéré de la maladie d’Alzheimer, mais surviennent plus tôt dans certains cas. Leur présence rend souvent le diagnostic plus complexe, car ils peuvent être confondus avec un simple déficit de coordination.
L’apraxie est un frein important à l’autonomie. En effet, elle rend la prise en charge du quotidien plus difficile : manger, s’habiller, écrire ou manipuler des objets peuvent devenir sources de frustration et de découragement.
Ne plus réussir à faire un geste aussi simple que boutonner une chemise peut provoquer de l’agacement ou du repli sur soi. Pour les proches, ces situations nécessitent souvent une aide constante, ce qui peut alourdir la charge mentale et physique de l’aidant.
Cette perte d’autonomie peut également augmenter le risque de chute ou d’accident domestique, notamment si l’apraxie touche les fonctions liées à l’équilibre ou à la manipulation d’objets coupants ou chauds.
L’important est de ne pas forcer, ni brusquer. Voici quelques conseils pour accompagner une personne atteinte d’Alzheimer à domicile ou en établissement :
Simplifier les gestes : utiliser des vêtements faciles à enfiler, de la vaisselle adaptée, des repères visuels pour guider les mouvements.
Favoriser la routine : les gestes répétés à heure fixe peuvent être plus facilement intégrés.
Stimuler sans stresser : proposer, mais ne pas imposer. L’encouragement bienveillant est plus efficace qu’un ordre.
Solliciter un professionnel : un ergothérapeute peut proposer des exercices ciblés pour maintenir certaines capacités motrices et préserver un maximum d’autonomie.
Difficulté à enfiler ses chaussures : un signe d’apraxie dans la maladie d’Alzheimer.
L’agnosie est un symptôme fréquent dans la maladie d’Alzheimer. Elle se manifeste par une difficulté pour la personne atteinte à identifier ou reconnaître des objets, des visages, voire des sons, malgré des capacités sensorielles intactes. Ce trouble touche directement les fonctions cérébrales liées à la mémoire et à la perception, et peut compliquer sérieusement le quotidien des patients.
Dans l’agnosie visuelle, le cerveau ne parvient plus à interpréter les images perçues par les yeux. Ainsi, un objet familier comme une montre ou une clé peut devenir méconnaissable, même si la personne peut encore voir clairement. Cette défaillance peut également s’étendre à la reconnaissance des visages (prosopagnosie). À un certain stade, le malade n’est plus capable de reconnaître ses proches, ce qui peut être très déstabilisant.
Il existe aussi une forme moins fréquente - l’agnosie auditive - où les sons, bruits ou voix ne sont plus reconnus correctement, malgré une audition normale.
Ces troubles résultent des lésions liées à la démence et à la dégradation progressive des neurones affectés par la maladie.
L’agnosie a un impact important sur la vie quotidienne et présente un risque pour la sécurité des patients Alzheimer. Par exemple, ne pas reconnaître un objet dangereux, comme un couteau ou une plaque chauffante, peut exposer à des accidents domestiques graves.
Sur le plan social, ne plus reconnaître les visages des proches ou les sons familiers peut entraîner de l’isolement, de la confusion, voire de l’angoisse. La prise en charge psychologique et sociale est alors essentielle pour aider la personne à maintenir un lien avec son environnement.
Voici quelques conseils pratiques à mettre en place au quotidien :
Coller des étiquettes avec des mots ou des images pour aider la personne à reconnaître les objets essentiels.
Afficher des photos légendées des proches pour renforcer la mémoire visuelle et limiter la confusion.
Alléger l’environnement visuel pour faciliter la reconnaissance des repères.
Utiliser le toucher et les expressions faciales pour communiquer autrement quand la reconnaissance auditive ou visuelle est altérée.
Faire appel à des professionnels pour une prise en charge adaptée : ergothérapeutes, équipes spécialisées Alzheimer, ou structures comme les PASA ou UHR.
Dans la maladie d’Alzheimer, certains troubles du langage peuvent apparaître dès les premiers stades. On parle alors d’aphasie. Ce symptôme constitue une véritable entrave à la communication, tant pour la personne atteinte que pour son entourage.
L’aphasie liée à la maladie d’Alzheimer n’est pas un simple oubli passager. Elle traduit une atteinte progressive des fonctions du cerveau qui gèrent le langage. La personne peut avoir du mal à retrouver un mot, à former des phrases cohérentes ou à suivre une conversation. Lire un texte, comprendre une consigne orale ou écrire deviennent également des tâches complexes.
Parfois, la personne malade invente des mots (on parle de jargonaphasie) ou répète les mêmes phrases. Ces déficits de langage sont souvent frustrants pour le patient, qui garde conscience de ses difficultés, ce qui peut générer anxiété ou repli sur soi.
L’important est de garder une posture bienveillante, calme et patiente. Les échanges peuvent rester riches à condition d’ajuster ses comportements. Parler lentement, utiliser des phrases simples et privilégier les mots concrets permet souvent de mieux se faire comprendre.
Le regard, les gestes, le toucher deviennent aussi de précieux moyens de communication. En sollicitant les capacités préservées, on évite la frustration et on valorise les capacités restantes du patient.
Les professionnels comme les orthophonistes peuvent jouer un rôle clé dans la prise en charge, en proposant des exercices de stimulation adaptés. Certaines structures d’hébergement, comme les PASA ou les UHR, sont également formées pour accompagner ces troubles spécifiques du langage.
Voici quelques conseils concrets pour faciliter le quotidien d’une personne aphasique:
Parlez doucement et distinctement, en gardant le contact visuel.
Utilisez des gestes simples ou montrez les objets dont vous parlez.
Favorisez les supports visuels (photos, pictogrammes, carnet d’images).
Posez des questions fermées (oui/non) pour éviter de mettre la personne en difficulté.
Soyez patient : laissez le temps de formuler une réponse sans interrompre.
Rassurez et encouragez, même en cas d’erreur ou de silence.
Tenez un cahier de communication où noter des mots, des besoins ou des émotions.
Faites appel à un orthophoniste pour un accompagnement professionnel adapté.
La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative caractérisée par la détérioration progressive des fonctions cérébrales. Au cœur de ce processus, deux protéines jouent un rôle essentiel :
la protéine bêta-amyloïde
la protéine tau.
Dans le cerveau des patients, la protéine bêta-amyloïde s’accumule sous forme de plaques, perturbant la communication entre les neurones. Parallèlement, la protéine tau se modifie et s’enchevêtre, ce qui entraîne la dégénérescence des cellules nerveuses. Ces anomalies biologiques provoquent des troubles cognitifs et moteurs qui s’aggravent avec le temps.
Pour en savoir plus, découvrez notre guide sur la maladie d’Alzheimer :
Pas toujours. Les 4 A peuvent apparaître à des degrés différents selon la personne et le stade de la maladie. L’amnésie est souvent l’un des premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer.
Oui, certaines méthodes permettent de ralentir l’évolution des troubles : stimulation cognitive, activité physique, environnement sécurisant, accompagnement médical et paramédical. Le traitement de la maladie d’Alzheimer repose aussi sur une prise en charge globale et humaine du patient.
Lorsque la perte d’autonomie s’accentue, différentes structures peuvent proposer un accompagnement adapté :
EHPAD Alzheimer
PASA (Pôles d’Activités et de Soins Adaptés)
UHR (Unités d’Hébergement Renforcé)
Le choix de la structure dépend du niveau de dépendance, du diagnostic, des ressources de la famille et des souhaits du patient.
Besoin d’aide pour trouver une solution d’accueil adaptée aux besoins de votre proche atteint d’Alzheimer ? Les conseillers Retraite Plus sont là pour vous aider !
N’hésitez pas à nous contacter au numéro Vert : 0800 941 340. Notre service d’accompagnement est sans engagement et totalement gratuit pour les familles.
Pour en savoir plus sur la maladie d'Alzheimer, regardez la vidéo suivante :
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