Quand la mémoire d’une personne âgée commence à vaciller, que son comportement change ou que des troubles inhabituels apparaissent, l’inquiétude s’installe vite dans les familles. La maladie d’Alzheimer est souvent la première qui vient à l’esprit. Pourtant, il existe d’autres formes de démence qui provoquent des symptômes relativement similaires mais qui n’affectent pas le cerveau de la même manière.
Dans cet article, nous vous expliquons les 5 types de démence les plus fréquents, leurs manifestations, leur évolution ainsi que les traitements disponibles.
La démence n’est pas une maladie en soi. C’est un syndrome commun à plusieurs maladies neurodégénératives ou vasculaires, comme la maladie d’Alzheimer, la démence à corps de Lewy ou la démence vasculaire. Elle se caractérise par un déclin progressif et irréversible de certaines fonctions cognitives telles que la mémoire, le langage, l’attention et la capacité de raisonnement.
Ce déclin est suffisamment sévère pour entraîner une perte d’autonomie et altérer la qualité de vie des patients qui en sont atteints.
Elle peut également s’accompagner de troubles du comportement, de l’humeur ou de la personnalité, et son évolution est généralement progressive : les symptômes s’aggravent au fil du temps.
D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), près de 57 millions de personnes sont atteintes de démence à travers le monde et près de 10 millions de nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. La démence peut être causée par différentes maladies et nécessite une prise en charge adaptée et personnalisée.
La maladie d’Alzheimer est la forme la plus répandue des démences puisqu’elle représente environ 60% à 70 % des cas** à l’échelle mondiale. Elle est causée par la dégénérescence progressive des neurones dans différentes zones du cerveau.
Les symptômes typiques sont les suivants :
- Des pertes de mémoire
- Des troubles du langage,
- Une désorientation spatio-temporelle,
- Une difficulté à effectuer les gestes simples du quotidien comme mettre ses chaussures à l’endroit ou boutonner sa chemise,
- Des changements de comportement et de personnalité.
Cette maladie progresse généralement lentement mais de façon continue. Cependant, chez certains individus, l’évolution de la maladie d’Alzheimer peut être très rapide.
La démence vasculaire est la deuxième cause la plus fréquente de démence.
Elle est causée par une interruption de la circulation sanguine dans le cerveau pouvant être dûe à :
- un accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique (causé par l'occlusion d'une artère par un caillot)
- une hémorragie (rupture d'un vaisseau sanguin dans le cerveau).
Les symptômes de la démence vasculaire sont souvent similaires à ceux de la maladie d’Alzheimer mais ils apparaissent plus brutalement. Ils sont généralement plus ciblés et plus marqués en fonction de la zone du cerveau qui a été touchée. Par exemple, si l’atteinte concerne une région liée au langage, ce sont surtout les capacités à parler ou à comprendre qui seront affectées.
La démence vasculaire évolue par paliers. Les patients alternent entre phases stables et aggravations soudaines.
La maladie à corps de Lewy (MDL)
Lamaladie à corps de Lewy est une forme de démence causée par l’accumulation anormale de protéines appelées corps de Lewy dans le cerveau, qui perturbent le fonctionnement des neurones.
Elle se manifeste par une triple combinaison de symptômes :
- des troubles cognitifs (problèmes de concentration, perte de mémoire…) qui peuvent varier d’un moment à l’autre, parfois d’une heure à l’autre.
- des troubles moteurs similaires à la maladie de Parkinson (rigidité, lenteur des mouvements, tremblements…)
- des hallucinations visuelles ou auditives, des troubles du sommeil et de l’humeur.
Si elle est diagnostiquée et traitée de façon précoce, la maladie à corps de Lewy progresse lentement, souvent sur une dizaine d’années. En revanche, si elle s’associe à la maladie d’Alzheimer, l’évolution vers un stade sévère peut se faire en seulement 4 ans.
La démence fronto-temporale touche les parties du cerveau qui régissent le comportement, la personnalité et le langage. Elle se traduit souvent par :
- Des changements dans la personnalité : votre proche peut devenir plus impulsif, se montrer indifférent aux autres, ou avoir des réactions inattendues.
- Des difficultés à communiquer : votre proche peut avoir du mal à trouver ses mots, à parler clairement ou à comprendre ce que les autres disent.
- Des variations d’humeur : il peut se montrer apathique, irritable ou anxieux.
Selon les cas, des troubles moteurs peuvent également apparaître.
La maladie évolue généralement lentement mais progressivement.
Les personnes atteintes de démence mixte souffrent de plusieurs types de démence en même temps. Il s’agit le plus souvent de la maladie d’Alzheimer combinée à une démence vasculaire.
Les symptômes peuvent donc être variés :
- Troubles de la mémoire et des fonctions cognitives, typiques de la maladie d’Alzheimer.
- Problèmes liés à une mauvaise circulation sanguine, comme des troubles de la marche, un ralentissement moteur ou des pertes d’équilibre.
- Changements d’humeur et de comportement, qui peuvent apparaître selon les zones du cerveau touchées.
Quels sont les principaux symptômes de la démence ? Explications dans cette vidéo avec le Dr Joseph Zrihen
Le diagnostic se fait en plusieurs étapes.
Le médecin cherchera dans un premier temps à repérer les signes de démence. Pour cela , il interrogera votre proche sur les difficultés qu’il rencontre au quotidien (perte de mémoire, désorientation, trouble du langage…) ainsi que sur sa capacité à effectuer certains gestes de la vie courante.
Le médecin réalisera ensuite un examen clinique pour évaluer l’état de santé général de votre proche et identifier les signes neurologiques d’une éventuelle démence. Il s’intéressera également aux facteurs de risque (tension artérielle, problèmes cardiaques, ou maladies chroniques) qui peuvent endommager le cerveau.
Les tests cognitifs sont de petits exercices ou questionnaires rapides proposés par le médecin pour évaluer les capacités cognitives de votre proche. Cela lui permet également de savoir si certaines fonctions du cerveau sont touchées et de déterminer le type et le stade de la démence.
Dans certains cas, le médecin peut prescrire une prise de sang ou une imagerie cérébrale (scanner ou IRM) pour confirmer son diagnostic et exclure d’autres causes.
Si le médecin traitant suspecte une démence, il peut orienter vers un spécialiste, comme un neurologue, un gériatre ou une consultation mémoire. Ces professionnels disposent d’outils plus approfondis pour confirmer le diagnostic, préciser le type de démence et proposer un suivi adapté au patient et à sa famille.
À ce jour, il n’existe malheureusement aucun remède capable de guérir les démences. Cependant, certains traitementspermettent d’en ralentir l’évolution et d’améliorer la qualité de vie des patients.
Les médicaments prescrits varient selon le type de démence :
- Maladie d’Alzheimer : certains traitements spécifiques (comme les inhibiteurs de la cholinestérase : donépézil, rivastigmine, galantamine, ou la mémantine) peuvent aider à ralentir le déclin cognitif, mais ils ne guérissent pas la maladie.
- Démence à corps de Lewy / Parkinson : des médicaments contre les symptômes moteurs (comme la lévodopa) ou les troubles cognitifs peuvent être proposés, avec prudence car certains sont mal tolérés.
- Démence vasculaire : il n’existe pas de médicament pour la mémoire, mais on prescrit souvent des traitements pour prévenir de nouveaux AVC (antihypertenseurs, antiagrégants, statines…).
- Symptômes associés : si nécessaire, des antidépresseurs, anxiolytiques ou antipsychotiques (à faibles doses et avec précaution) peuvent être utilisés pour apaiser les troubles de l’humeur, l’anxiété ou les hallucinations.
En parallèle, des thérapies non médicamenteuses s’avèrent très utiles pour aider les patients à préserver leurs capacités restantes : ateliers mémoire, activité physique adaptée, art-thérapie, médiation animale, musicothérapie...
L’accompagnement des familles et des aidants est tout aussi essentiel. Recevoir des conseils sur la gestion des troubles, bénéficier de soutien psychologique ou de solutions de répit permet de mieux faire face à la maladie.
Lorsque la démence atteint un certain stade, le maintien à domicile n’est plus possible. Les patients peuvent s’exposer à des risques de chute, fuguer ou ne plus être capables d’assurer seuls les gestes essentiels de la vie courante.
Une entrée en établissement s’avère alors nécessaire pour garantir le bien-être et la sécurité du malade. Certains EHPAD disposent d’unités protégées réservées aux personnes atteintes de démence. Dans ces espaces spécialisés, les résidents bénéficient de soins adaptés et évoluent dans un environnement rassurant, pensé pour les apaiser et garantir leur sécurité. Les équipes soignantes, formées aux troubles cognitifs, accompagnent chaque patient de façon personnalisée.
Besoin d’aide pour trouver un établissement spécialisé ? Contactez-nous au 0800 941 340. Notre service d’accompagnement est entièrement gratuit pour les familles.
Chaque type de démence a ses spécificités, mais certains signes sont fréquents. Les troubles de la mémoire, surtout des événements récents, sont souvent les plus marquants. Des changements de personnalité peuvent apparaître (irritabilité, anxiété, retrait social ou désinhibition). Selon la forme de démence, des troubles moteurs (démarche instable, rigidité, tremblements) ou des hallucinations et troubles sensoriels peuvent également survenir, notamment dans la démence à corps de Lewy.
Plusieurs aides peuvent aider les familles à faire face aux frais liés à la prise en charge d’un proche atteint de démence.
L’APA (allocation personnalisée d’autonomie) peut financer l’accompagnement à domicile ou en établissement. Certaines caisses de retraite proposent des subventions pour l’achat ou la location d’un matériel adapté ou l’aménagement du logement. Les traitements médicaux peuvent également être partiellement ou totalement pris en charge, et certaines dépenses (l’intervention d’une aide à domicile par exemple) donnent droit à des avantages fiscaux.
Plusieurs facteurs peuvent augmenter le risque de développer une démence. L’âge avancé reste le facteur principal, mais l’hypertension, le diabète, le tabagisme ou un antécédent d’accident vasculaire cérébral peuvent favoriser l’apparition de troubles cognitifs et la perte progressive de mémoire. Adopter un mode de vie sain, contrôler les maladies chroniques et stimuler régulièrement les fonctions cérébrales peut contribuer à réduire ces risques.
*Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)
** Toujours selon l’OMS
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