Nous ne sommes pas tous égaux face au sommeil


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Nous ne sommes pas tous égaux face au sommeil
Nous ne sommes pas tous égaux face au sommeil

Des gènes seraient responsables de la différence de nos besoins en termes d'heures de sommeil. 

Si vous vous demandez pourquoi votre conjoint qui se couche tous les soirs après vous et se lève aux aurores a toujours la pêche au petit matin alors que vous posez à peine un pied devant l’autre, les lignes qui suivent sont susceptibles de vous intéresser ! Des chercheurs de l’Université de San Francisco ont trouvé un gène qui pourrait expliquer ces inégalités. Au vu des nombreuses pathologies comme l’Alzheimer ou les maladies cardio-vasculaires qui pourraient être influencées par le manque de sommeil, cette découverte relance le débat des thérapies géniques pour lutter contre les troubles du sommeil.

Des gènes expliquent l’inégalité face au sommeil

Tandis que la durée moyenne de sommeil dont la majorité d’entre nous a besoin est de 7 à 8 heures par nuit, certaines personnes sont parfaitement reposées après 6 heures. A l’origine de cette différence fondamentale, une mutation génétique du gène BHLHE4, appelé aussi DEC2, a été identifiée il y a quelques années comme “gène du sommeil court”, par des chercheurs de l'académie américaine de médecine du sommeil. Les scientifiques ont étudié durant  8 nuits le sommeil de cent paires de jumeaux, dont 59 étaient monozygotes ou identiques et 41 de faux jumeaux. Grâce à l’évaluation régulière de leurs performances cognitives obtenue par un test de vigilance, les chercheurs ont ainsi attesté que les porteurs de la mutation de ce gène avaient  besoin de moins d’heures de sommeil par nuit et récupéraient aussi plus rapidement que les autres après une nuit blanche. 

Plus récemment et au terme de 10 ans de recherche, des chercheurs de l’Université de San Francisco ont découvert  une seconde mutation associée au sommeil court naturel. Celle-ci contribue en effet à la formation d’un cerveau plus facile à réveiller et capable de rester en éveil plus longtemps sans subir de conséquences. En effet, grâce à la mutation du gène concerné, les neurones favorisant l'éveil sont plus facilement activés. 

Réapprendre à se respecter

Ces expériences mettent en avant l’aspect génétique des inégalités face au sommeil. Les protagonistes insistent sur le fait que les personnes qui ne portent pas de telles mutations doivent être particulièrement vigilantes concernant la durée et  la qualité de leur sommeil parce qu’il s’agit d’un besoin biologique qu’il est dangereux de négliger. Une privation chronique du sommeil peut avoir des conséquences graves sur la santé, sauf pour les dormeurs naturels courts porteurs des mutations génétiques liées. Leur sommeil est en effet plus efficace et de meilleure qualité. De nos jours, il est parfois difficile d’écouter un réel besoin parce que nos habitudes de société favorisent un réveil artificiel et la prise d’excitants comme le café pour rester éveillé. Or, une fausse perception de repos n’atténue en rien les effets négatifs du manque de sommeil sur notre santé.

Les conséquences du manque de sommeil sur la santé

De nombreux spécialistes se basant sur plusieurs études scientifiques ont mis l’accent sur une batterie d’effets négatifs d’un manque de sommeil chronique sur notre santé. Si, à court terme,  une baisse d’efficacité, des perceptions sensorielles, des capacités de mémoire et des facultés d’apprentissage nous rappelle à quel point le sommeil est un besoin biologique impératif, une carence répétée sur du long terme peut aussi induire certaines pathologies plus ou moins graves. 

Les maladies cardiovasculaires

Une corrélation importante a été établie entre le manque de sommeil et les risques d’infarctus ou d’AVC. En effet, toute privation de sommeil, même légère, influe déjà sur le système cardiovasculaire.  Le coeur se contracte davantage, la pression artérielle grimpe et le pouls s'accélère. Par ailleurs, on a constaté également une montée en flèche du taux de cortisol, marqueur connu du stress. Le fait de dormir peu joue aussi un rôle sur notre appétit et favorise la prise de poids, voire l’obésité et le diabète. 

Le manque de sommeil propice à la maladie d’Alzheimer ?

En affectant certaines parties du cerveau, le manque de sommeil provoque irritabilité, anxiété, troubles de l’humeur et même dépression. Selon une équipe de chercheurs américains, le manque de sommeil créerait même un terrain propice à la maladie d’Alzheimer en augmentant la production de peptide bêta-amyloïde dans le cerveau. En effet, le peptide bêta-amyloïde est plus élevé durant l'éveil et baisse pendant le sommeil, notamment lors de la phase de sommeil profond. Or, l'une des caractéristiques de la maladie d’Alzheimer est la présence dans le cerveau de plaques dites amyloïdes, formées par une accumulation de peptides bêta-amyloïdes produits par les neurones.

Certains troubles comme l’insomnie ou l’apnée du sommeil peuvent altérer considérablement la qualité et la durée du sommeil. Il est impératif de les traiter pour veiller à une bonne santé et à une hygiène de vie quotidienne. Dans tous les cas, si l’on rencontre des difficultés à passer des nuits sereines et réparatrices, une petite sieste reste conseillée. 

Rédaction : Rachel Gaillard
7 octobre 2019

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