En quoi le second confinement sera-t-il plus souple pour nos aînés ?


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En quoi le second confinement sera-t-il plus souple pour nos aînés ?
En quoi le second confinement sera-t-il plus souple pour nos aînés ?

Nous y sommes. Suite au discours prononcé par le président Emmanuel Macron le 28 octobre dernier, une nouvelle période de confinement vient d’être décidée pour les Français à compter du 1er novembre. Pourtant, les limites de ces nouvelles mesures tiennent compte cette fois-ci des erreurs du passé, notamment pour nos aînés en établissement. “Protéger sans isoler," comment se manifeste cette volonté ? 

 

Le 28 octobre, Emmanuel Macron reprécise les grands axes d’une stratégie de lutte contre le virus, déjà définie lors de la première vague de l’épidémie. Gestes barrières, protection des plus fragiles et mesures de ralentissement de l’épidémie territorialisées, et ce, depuis le mois d’août dernier. Il précise cependant : “Mais surtout, il faut reconnaître, que comme tous nos voisins, nous sommes submergés par l’accélération soudaine de l’épidémie. (...) Dans ce contexte, ma responsabilité est de protéger tous les Français.” 

Pourquoi un nouveau confinement est-il nécessaire ? 

Le message est clair et la priorité est de prendre les mesures qui s’imposent pour éviter les catastrophes. Il rappelle alors les priorités, à savoir, protéger les plus âgés, les plus fragiles, mais aussi les plus jeunes, les soignants et les défavorisés. Le président énonce ensuite à quel point l’économie est également un facteur important. “Je ne crois pas à l’opposition entre santé et économie que certains voudraient instaurer.” Excluant ensuite la stratégie de l’immunité collective qui signifierait rapidement le tri des patients à l’hôpital, le président élimine également l’option qui consisterait à confiner uniquement les personnes à risque. En effet, intervient ici la question du maintien à domicile. “Les personnes âgées ont souvent besoin d’une aide extérieure pour le ménage, les repas.” Il est exclu de priver les personnes âgées ou dépendantes des aides à domicile, infirmières et autres personnes indispensables à leur quotidien. “Les personnes âgées vivent parfois avec leurs enfants et petits-enfants. Créer une forme de bulle autour d’une génération, de certaines personnes, comme une barrière entre les générations, n’est pas réaliste.” Il précise en outre que les formes graves du virus se manifestent également chez les plus jeunes. Ainsi, après avoir passé en revue les hypothèses évoquées par certains et montré les failles de chacune d’elles, le président  sensibilise les Français à l’impératif d’un nouveau confinement sur tout le territoire national, avec des adaptations pour les départements d’Outre-Mer. 

Les personnes âgées ont beaucoup souffert du premier confinement

Après la première vague épidémique, la France a connu quelques semaines de répit. Durant cette période d’observation, l’urgence a laissé un peu de place à l’analyse. C’est à ce moment-là que nous avons pu véritablement mesurer les effets de la crise sanitaire et de l’isolement sur les personnes âgées qui se sont retrouvées davantage isolées et fragilisées. En septembre, Joëlle Martinaux, présidente de l'Union nationale des centres communaux et intercommunaux d'action sociale (Unccas) et médecin urgentiste avait déjà alerté la commission d'enquête du Sénat sur la gestion de la crise sanitaire du Covid-19  sur le sujet des prises en charge à domicile. "On a trouvé beaucoup trop de personnes âgées, décédées chez elles, parce qu'elles n'avaient plus mangé, plus bu, ou parce qu'elles pensaient que la vie allait s'arrêter pour elles", a-t-elle relaté en évoquant les personnes habituellement non accompagnées. "On a fait ouvrir des portes de gens que l'on a retrouvés par terre, pre-mortem avec 0,2 gramme de glycémie, pour d'autres c'était trop tard." (Gerontonews).

Par ailleurs, de nombreuses sociétés d’aide à domicile témoignent d’une baisse considérable de recours à leurs services durant la crise sanitaire. Pour des personnes âgées qui vivent seules ou en couple, les tâches quotidiennes sont difficiles à effectuer et une aide extérieure est souvent indispensable. Or, nombre d’entre eux craignent de faire appel à des personnes extérieures en période d’épidémie de Covid. Si toute la population française a largement été éprouvée par le premier confinement que l’on a connu au mois de mars, les personnes isolées en ont particulièrement souffert. De nombreux cas de syndromes de glissement sont apparus chez les plus âgés et les répercussions sur la santé et la sécurité ont été considérables. France Culture écrit dans un article paru le 17 octobre : “ D’après le rapport publié par l'association "Les Petits frères des pauvres" en juin dernier, 720 000 personnes âgées n'ont eu aucun contact avec leur famille durant le confinement, et 650 000 personnes âgées n’ont trouvé personne à qui parler.” Ainsi, pour la plupart des principaux acteurs du système, cette solitude imposée est inadmissible et l’on doit tout faire pour l’éviter. 

“Protéger sans isoler”

De manière générale, le confinement qui a débuté ce premier novembre devrait connaître des mesures plus assouplies que ce que nous avons connu au printemps dernier. Les sorties sont limitées à l’essentiel comme travailler, se rendre à un rendez-vous médical, prendre l’air à proximité de son domicile et rendre visite à ses proches. Pour ce faire, l’attestation de déplacement est à nouveau de mise. Concernant les personnes âgées, l’impératif de “protéger sans isoler” est sur toutes les bouches. Mais dans la pratique, comment se concrétise cette volonté de respecter un juste équilibre entre la protection de nos aînés et l’isolement qu’il faut à tout prix éviter? Le mot d'ordre est donc la souplesse et la vigilance. Renforcement des gestes barrières, protocole sanitaire très strict, sensibilisation, formation du personnel en établissement, d'une part, volonté de préserver au maximum les habitudes de vie, d’autre part. Le confinement en chambre sera évité autant que faire se peut. Les visites des proches en EHPAD restent autorisées, mais selon les modalités fixées par les directions et généralement sur rendez-vous, sauf si le virus circule activement au sein d’un établissement. Autre souplesse :  possible de rendre visite à un proche en EHPAD, même s’il est loin de notre domicile. Pour cela, il ne faut pas oublier de se munir de l’attestation de déplacement dérogatoire que l’on peut remplir en ligne. 

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