Les maisons de retraite s’adaptent à la perte du gout des seniors
Déficit gustatif : la vieillesse mise en cause
C’est à présent sur la perte de gout des personnes âgées que se sont penchés les chercheurs. En effet, le gout est altéré après un certain âge c’est pourquoi les maisons de retraite font preuve de beaucoup d’attention lors de l’élaboration de leurs menus. D’après un rapport du Centre de recherche et d’information nutritionnelles (CERIN) : « ce n’est pas l’âge en soi, mais le cortège des facteurs accompagnant le vieillissement qui est responsable du déficit gustatif ». En effet, le phénomène de perte de gout a de multiples causes : elle peut être causée par des maladies, par l’usage de certains médicaments dont les agents actifs agissent sur le gout, par la dévitalisation de certaines dents ou bien par la chimiothérapie.
La mesure de la sensibilité gustative
il existe une méthode qui permet de mesurer ce qu’on appelle le seuil électro gustométrique et ce, en différents endroits situés sur la langue. D’après cette technique, il a été prouvé que ce seuil était plus élevé chez les personnes âgées qui avaient eu des problèmes dentaires nécessitant plusieurs extractions ou dévitalisations que chez les autres personnes âgées. Plus que cela, il a été prouvé qu’une personne ayant eu plus de 9 traitements dentaires aura toutes les zones de sa langue qui montreront des déficiences quant à l’appréciation du gout. Il en est de même pour les personnes âgées portant un appareil dentaire : leurs capacités gustatives sont déficientes. Les seniors fumeurs ou anciens fumeurs, sont également très touches par cette perte de gout. A cela s’ajoutent souvent les effets secondaires de la poly médication consécutive aux diverses maladies du grand âge et qui occasionnent des pertes de gout. La chimiothérapie quant à elle empêche le renouvellement des cellules gustatives qui devrait se faire naturellement. En cela, elle peut provoquer une perte de gout.
Travaux pratiques en maison de retraite
Certains autres facteurs peuvent influencer cette perte de gout chez le sujet âgé. Parmi eux, la dépression, la solitude ou bien la démotivation. Pourtant cette perte de gout peut ne pas être une fatalité. C’est ce que pensent certains directeurs de maisons de retraite qui font tout leur possible pour stimuler l’appétit de leurs pensionnaires. A l'Ehpad Jacqueline-Auriol, par exemple, on a fait vivre aux résidents, la Semaine du goût en leur proposant plusieurs activités dont une dégustation des plats de différents pays ainsi qu’un atelier de cuisine pour apprendre à faire des crêpes. Les initiatives de ce genre ont pour but de stimuler les papilles gustatives des personnes âgées. En effet, bien que papilles linguales portant ce qu’on appelle les bourgeons du goût diminuent sensiblement avec l’âge, ils restent encore présents en nombre suffisant pour que les seniors puissent apprécier chacune des saveurs : acides, salées, amères et bien sur les saveurs sucrées qui sont les mieux perçues.
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