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Aides financières > Les aides aux personnes en situation de handicap
L’allocation aux adultes handicapés (AAH) est une aide financière essentielle pour de nombreuses personnes en situation de handicap. Elle garantit un revenu minimum à ceux dont les capacités de travail sont réduites. Dans certains cas, cette aide peut également continuer à être versée aux personnes âgées handicapées en complément de leur retraite. Mais alors qui peut bénéficier de l’AAH ? Quelles sont les conditions à remplir pour l’obtenir ? Comment est calculé son montant ? Et comment constituer son dossier ? Le point dans cet article.

Financée par l’État, versée par les CAF ou les Caisses de Mutualité Sociale Agricole, l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) est accordée sur décision de la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH), liée aux Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH).
L'AAH est une prestation sociale qui a pour objectif de compenser l'incapacité de travail durable de la personne handicapée et de lui assurer un revenu minimal pour faire face aux dépenses du quotidien.
Son objectif principal : permettre à chaque adulte handicapé de mener une vie digne et autonome, même en cas de ressources limitées ou d’impossibilité de travailler.
L’AAH s’adresse aux personnes de plus de 20 ans (ou 16 ans si elles ne sont plus à la charge de leurs parents) qui présentent un taux d’incapacité reconnu par la MDPH.
Certaines personnes âgées ou déjà retraitées peuvent continuer à percevoir cette allocation, sous conditions.
Pour bénéficier de l'AAH, plusieurs conditions doivent être remplies.
Deux situations permettent de bénéficier de l'AAH :
Un taux d’incapacité d’au moins 80 %.
Un taux d’incapacité compris entre 50 % et 79 %, si le handicap entraîne une restriction substantielle et durable d’accès à l’emploi, reconnue par la CDAPH.
Cette évaluation repose sur un guide barème officiel prenant en compte la nature du handicap, les capacités physiques et psychiques du demandeur, ainsi que sa situation professionnelle.
Pour percevoir l’AAH, vos revenus ne doivent pas dépasser un certain plafond de ressources.
Ces montants varient selon votre situation familiale (seul, en couple, avec enfants à charge).
En 2025, ces plafonds annuels sont de :
12 193 euros pour une personne seule
22 069 euros pour un couple.
Les revenus pris en compte incluent salaires, pensions, allocations, ou encore revenus agricoles pour les bénéficiaires de la MSA.
Pour pouvoir prétendre à l’AAH, vous devez :
Résider en France de façon stable et régulière,
Être âgé d’au moins 20 ans (ou 16 ans sans être rattaché au foyer parental),
Être de nationalité française ou ressortissant de l’Espace Économique Européen.
Le montant de l’AAH est calculé en fonction de vos ressources.
Au 1er avril 2025, le montant de base de l’AAH s’élève à environ 1 033 euros par mois (contre 1 016 euros en 2024) pour une personne seule sans autre revenu.
Ce montant peut être réduit si vous percevez d’autres revenus.
Lors du passage à la retraite, deux cas de figure sont envisageables.
Votre pension de retraite va probablement remplacer l’AAH.
Vous pouvez percevoir dans le même temps, votre pension de retraite et l’AAH. Cette règle n’est valable que si le montant de votre pension est inférieur à celui de l’AAH (1 033.32 euros maximum). Dans ce cas là, un complément différentiel vous sera versé.
L’objectif est de vous permettre de disposer d’un revenu suffisant pour vivre tout en évitant le double financement.
La MVA peut être versée en complément de l’AAH pour permettre aux personnes handicapées de faire face aux dépenses de la vie courante. Vous pouvez y prétendre si :
Vous vivez dans un logement indépendant, seul ou en couple,
Vous ne percevez pas de revenu d’activités,
Vous avez un taux d’incapacité supérieur ou égal à 80%,
Vous recevez une aide au logement.
Vous n’avez aucune démarche à faire pour demander la MVA. Si vous y êtes éligible, elle vous sera versée en même temps que l’AAH.
En 2025, le montant de cette majoration est de 104.77 euros par mois.
Les revenus pris en compte pour le calcul du droit sont généralement ceux de l’année N-2.
Le montant de l’AAH dépend avant tout de vos ressources. Pour le calculer, la CAF ou la MSA compare les revenus perçus aux plafonds de ressources en vigueur. Si vous ne disposez d’aucun revenu ou de ressources très limitées, vous touchez l’AAH à taux plein. En revanche, lorsque des revenus sont déclarés, l’allocation devient différentielle : elle vient simplement compléter les ressources existantes jusqu’au montant maximum prévu par la loi.
On pourrait simplifier ce calcul sous la forme d’une formule :
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AAH versé = montant maximal de l’AAH - ressources prises en compte |
Pour déterminer le montant de l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH), la CAF (ou la MSA) prend en compte les revenus de l’année N-2 (par exemple, les revenus 2023 pour le calcul de l’AAH 2025).
Ces ressources servent à savoir si vous avez droit à l’allocation à taux plein ou à une AAH différentielle.
Salaires et revenus d’activité professionnelle,
Indemnités chômage,
Pensions d’invalidité, rentes d’accident du travail, pensions de retraite,
Revenus de remplacement (indemnités journalières, préretraites),
Revenus agricoles (pour les affiliés à la MSA),
Revenus de capitaux mobiliers ou fonciers (placements, loyers, etc.),
Certaines prestations sociales imposables.
Depuis le 1er octobre 2023, l’AAH est déconjugalisé : cela signifie que son calcul se fait uniquement sur la base de vos revenus, sans tenir compte de ceux de votre conjoint. Cependant, ce mode de calcul n’est appliqué que s’il vous est bénéfique.
Dans le cas contraire, le calcul antérieur (dit "conjugalisé", basé sur les ressources du couple) reste en vigueur. Vous n’avez aucune démarche à effectuer : la CAF ou la MSA procède elle-même à l'évaluation et choisit la règle la plus favorable.
L’AEEH est une autre aide spécifique, versée aux parents d’enfants handicapés. Son montant de base est de 135.13 euros par mois.
Elle n’est pas cumulable avec l’AAH, mais ces deux prestations peuvent coexister au sein d’un même foyer, selon la situation familiale.
La durée de versement de l’AAH varie en fonction du taux d'incapacité.
Si votre taux d’invalidité est de 50 à 79% : l’AAH peut vous être attribuée pour une durée de 1 à 2 ans (ou de 1 à 5 ans selon l’évolution du handicap)
Si votre taux d’invalidité est de 80% : l’AAH peut vous être attribuée pour une durée de 1 à 10 ans ou à vie.
Le versement mensuel est assuré par la CAF (Caisse d’Allocations Familiales) ou la MSA (Mutualité Sociale Agricole) selon votre régime d’affiliation.
Le paiement est effectué le 5 de chaque mois.
L’Allocation aux adultes handicapés (AAH) n’est pas toujours attribuée à vie. Si votre taux d’incapacité est compris entre 50 % et 79 %, vous devez penser à renouveler votre demande avant la fin de vos droits. Cette démarche s’effectue auprès de la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), généralement six mois avant l’échéance. Il faut remplir un nouveau formulaire et fournir les justificatifs médicaux récents.
La demande d’AAH se fait auprès de la MDPH. Plusieurs organismes interviennent dans la validation de votre dossier.
Vous déposez votre demande auprès de la MDPH de votre département de résidence (ou en ligne si ce service est proposé par votre département)
L’organisme évalue votre demande en fonction des éléments que vous lui avez communiqués.
La MDPH envoie ensuite votre dossier à la Commission des Droits de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH) qui prend la décision de vous accorder ou non, l’AAH.
Si vous êtes éligible à l’allocation, la MDPH envoie votre dossier à la CAF (ou à la MSA) qui se charge de calculer le montant de votre allocation et d’effectuer les versements.
Il faut remplir le formulaire Cerfa n°15692*01 et joindre :
Une pièce d’identité,
Un justificatif de domicile,
Le certificat médical n°15695*01 dûment rempli
Le délai moyen de traitement d’un dossier d’AAH est de 4 à 6 mois.
En cas de refus, un recours administratif peut être formulé auprès de la MDPH. Si la MDPH maintient son refus, vous pouvez faire un recours auprès du tribunal administratif.
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Aide sociale |
Cumul possible avec l’AAH |
Remarques / Conditions |
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Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) |
Oui, sous certaines conditions |
Le montant de l’AAH est pris en compte dans le calcul de l’ASPA. |
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Allocation personnalisée d’autonomie (APA) |
Oui |
L’APA est destinée à financer la dépendance et ne réduit pas l’AAH mais sont déduites du calcul de certains compléments.
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Oui |
Les aides au logement n’ont pas d’impact sur le calcul de l’AAH. Ces deux types d’aide sont donc entièrement cumulables.
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Aide sociale à l’hébergement (ASH) |
Oui |
Le cumul est possible, mais l’AAH est prise en compte dans le calcul de l’ASH, et son montant peut être réduit selon la participation demandée par le département.
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Pension d’invalidité |
Oui |
Le montant de l’AAH accordé correspond alors à la différence entre le plafond de l’AAH (1 033 euros) et le montant de la pension d’invalidité.
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Revenus d’activité |
Oui |
Les conditions diffèrent selon que l’on travaille en ESAT ou en milieu ordinaire.
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Revenu de solidarité active (RSA) |
Oui |
Le RSA est pris en compte dans le calcul de l’AAH différentielle.
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Oui. Compte-tenu du délai d’attente pour la validation des dossiers, l’AAH peut être versée de façon rétroactive. Concrètement, c’est la date du dépôt de dossier qui est retenue pour déterminer les mois qui vous sont dus. Cela signifie que si votre dossier est accepté avec plusieurs mois plus tard, le versement prendra effet à cette date et les mois écoulés seront régularisés. D’où l’importance de déposer votre dossier le plus tôt possible.
Tout changement de situation — reprise d’activité, mariage, séparation, déménagement ou variation des revenus — doit être signalé rapidement à la CAF ou à la MSA. Cela permet un recalcul précis du montant et évite les trop-perçus ou interruptions de versement.
Non, l’AAH n’est pas soumise à l’impôt sur le revenu. Elle n’a donc pas à être déclarée dans votre déclaration annuelle. En revanche, elle peut être prise en compte pour certains calculs sociaux (par exemple pour l’accès à d’autres aides).
Oui, il est possible de cumuler l’APA (Allocation personnalisée d’autonomie) et l’AAH (Allocation aux adultes handicapés).
Ces deux aides n’ont pas le même objectif :
L’AAH garantit un revenu minimum aux personnes en situation de handicap.
L’APA sert à financer les dépenses liées à la perte d’autonomie (aide à domicile, matériel, accueil en établissement, etc.).
En revanche, si vous percevez l’APA, son montant peut être déduit des frais pris en compte pour calculer certains compléments liés à l’AAH.
MAJ le 02/11/25
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